Comment guérir la jalousie après un divorce ?

Ce lien qui nous enchaîne

Le divorce est prononcé. Pourtant, un étrange mécanisme se met souvent en place. Nous affirmons haut et fort ne plus nous soucier de notre ex, ne plus éprouver ni attachement ni ressentiment. Cependant, une partie de nous ne peut s’empêcher de spéculer sur sa nouvelle vie.

Que devient-il ? Avec qui est-il désormais ? Sa vie a-t-elle sombré en notre absence ou prospère-t-elle au contraire ? Nous oscillons entre une joie mesquine à l’imaginer dépérir sans nous et de douloureux accès de jalousie lorsqu’il reprend le cours de sa vie. Un lien invisible continue de nous enchaîner.

Comprendre ce besoin de savoir

En profondeur, il est probable que nous ne nous intéressions plus vraiment à tous les faits et gestes de notre ex. Nous ne souhaitons ni le reconquérir ni raviver la flamme de la passion. Pourtant, nous avons partagé des années de vie commune avec cet homme, envisagé de vieillir à ses côtés.

Une relation si intense et prolongée ne peut que créer des liens solides qu’il est difficile de rompre d’un coup sec. C’est pourquoi, même une fois le divorce prononcé, il est normal de ressentir le besoin de garder un œil, de prendre des nouvelles, fut-ce malgré nous.

Il s’agit alors d’apprendre patiemment à se détacher de l’univers de notre ex. Accepter qu’il ne nous appartient désormais plus. Que ses fréquentations, son mode de vie ne nous regardent foncièrement plus. Ce processus de détachement demande du temps.

Beaucoup peinent à opérer ce basculement brutal, continuant de s’enquérir de l’existence de leur ex via des amis communs, ou en espionnant ses réseaux sociaux à la recherche d’indices. Ce besoin tenace trahit la difficulté à tourner la page après des années de vie en commun.

La peur de l’oubli

En filigrane demeure souvent la peur sourde de l’oubli. Nous voulons savoir si notre ex nous a déjà remplacées, si sa vie a repris son cours, s’il se remet facilement de notre absence.

Personne n’aime se sentir oubliable, remplaçable, sans importance. Nous aimerions croire que notre passage dans la vie d’un être cher a laissé une trace indélébile. Qu’après nous avoir connues, il ne pourra plus jamais être pleinement heureux ou comblé.

Cette conviction illusoire nourrit inconsciemment notre ego meurtri. Nous réconforte de penser que notre ex, surtout s’il nous a fait souffrir, ne connaîtra plus le bonheur total ni ne trouvera une femme aussi merveilleuse que nous.

Les affres de la comparaison

Dès lors, deux scenarii nous guettent. Soit nous éprouvons une joie malsaine à imaginer notre ex sombrer dans le malheur. Soit nous nous laissons dévorer par la comparaison, maudissant chaque élément de bonheur dans sa nouvelle vie, pleurant avec amertume ce que nous avons perdu.

Tout coup du sort qui lui arrive devient preuve du karma, de la justice immanente nous vengeant de nos souffrances passées. Ses moindres réussites ne sont que de douloureux rappels de ce que nous ne pouvons plus avoir à ses côtés.

J’en veux pour preuve ma propre expérience post-divorce. Dans mon précédent mariage, je m’étais peu à peu sentie reléguée au rang de simple ménagère, bien plus qu’épouse ou âme sœur.

Aussi, après notre rupture, j’éprouvais un indéniable petit pincement au cœur à l’idée de mon ex devant désormais cuisiner lui-même, laver son linge, tenir son foyer… Au fond, j’espérais qu’il en vienne ainsi à réaliser ma valeur et à regretter amèrement mon départ.

Bien sûr, j’ignore s’il est jamais venu à apprécier davantage mes qualifications de femme d’intérieur. Peut-être même a-t-il appris à aimer cette rusticité retrouvée ? Qui sait…

Mûrir grâce à l’adversité

Heureusement, le divorce peut aussi être une occasion de mûrissement intérieur, un catalyseur de remise en question. Avec le recul salutaire des années, j’ai réussi à prendre conscience de mes imperfections en tant qu’épouse et mère de famille.

Je constate aujourd’hui avec humilité mes lacunes d’antan : manque de patience, difficulté à accorder la priorité à mon conjoint plutôt qu’à mes enfants, propension à la critique… J’aspire désormais sincèrement à continuer de progresser sur ces points.

Il est probable que mon ex-mari a opéré un travail similaire d’introspection au sortir de notre divorce. Nous avons pu ainsi nous libérer de versions dégradées de nous-mêmes et renaître sous un jour plus positif.

Dès lors, plutôt que de jalouser mesquinnement cette métamorphose, je me dois de m’en réjouir. Certes, il est regrettable qu’il n’ait pas su opérer ce changement bénéfique durant notre mariage.

Mais sa capacité à tirer les leçons de l’adversité et à se remettre en question pour devenir un homme meilleur est à saluer. Même s’il est hélas trop tard pour notre couple, son évolution personnelle reste une victoire.

Ne pas endosser la responsabilité

Une amie me confiait récemment sa peine de voir son ex-mari, depuis qu’il s’est remarié, transformé en conjoint attentionné. Alors qu’avec elle il se montrait constamment indifférent, irascible, prompt à la dispute.

Elle s’interrogeait avec amertume : pourquoi n’a-t-il pas su se montrer aussi prévenant et aimant avec elle pendant leurs années de vie commune ? Pourquoi sa nouvelle épouse hérite-t-elle, elle, du meilleur de lui-même ?

La réponse tient selon moi en deux points-clés. D’une part, à l’évidence, mon amie et son ex n’étaient plus heureux ensemble. Or l’insatisfaction durable a tôt fait de révéler le pire de chacun.

D’autre part, le traumatisme de la rupture et du divorce l’a certainement confronté à ses erreurs. Désireux de réussir cette fois-ci, il s’est remis en question et s’est efforcé de devenir le mari attentif et aimant qu’il n’avait pas su être.

L’essentiel est donc de ne pas endosser la responsabilité de ses errements passés. Parfois une relation n’est tout simplement pas faite pour durer sur le long terme, en dépit de tous nos efforts. Inutile de nous blâmer pour l’échec du mariage.

Certaines associations de personnalités ont tôt fait de révéler le pire de chacun. Les circonstances de la vie peuvent nous faire dévier de notre meilleure nature. Mais cela ne remet pas en cause notre valeur intrinsèque.

Canaliser son attention

Personnellement, j’ai dû lutter pour ne pas céder à la tentation de jauger, évaluer, comparer les nouvelles compagnes de mon ex-mari. Inquiète de l’influence possible sur mes enfants, je m’interrogeais sur leurs qualités maternelles.

Mais ces jugements sont foncièrement vains et toxiques. Mon ex m’appartient encore bien moins que je ne lui appartiens. Ressasser le passé, épier ses faits et gestes, ne ferait que nourrir son emprise néfaste sur ma vie présente.

Le plus sage est donc de canaliser mon attention, mon énergie, sur ce qui peut m’apporter joie, plénitude et paix intérieure dans l’existence qui s’ouvre chaque jour devant moi.

Mon ex-conjoint n’est clairement plus la clé de mon bonheur, de mon épanouissement. Je me dois de lâcher prise sur tous les ressentiments et regrets qui m’enchaînent encore psychologiquement au passé. Afin de me recentrer pleinement sur la construction sereine de mon avenir.

Cultiver l’acceptation, la gratitude, le pardon, telles sont les clés pour retrouver ma liberté intérieure. Et trace ainsi mon nouveau chemin, libre et confiante, vers des lendemains pleins de promesses.

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